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Feuille d’infos du CIRA #151 juin 2013

samedi 1er juin 2013

Je respecte trop la démocratie pour risquer de la dérégler en votant.
(Roland Topor)

RENCONTRES

LE BRET (LOIRE) : les 1er et 3e mercredis de chaque mois de 16 heures 30 à 19 heures 30 à partir du 15 mai 2013. La Coopérative Le Bouillon noir organise un marché paysan. Le but de cette association est de développer une agriculture et des productions respectueuses de l’environnement et des personnes, et de promouvoir les échanges solidaires, notamment avec les acteurs des luttes sociales. En plus des produits d’alimentation (légumes, fruits, charcuterie, viande, huiles...), on trouvera sur le marché une bouquinerie et des informations sur les alternatives. Un projet de librairie et de table de presse est à l’étude.
Adresse : lieu-dit Le Bret, à 3 kilomètres de Chazelles-sur-Lyon (42140), direction Chevrières. Renseignements : téléphone 04 77 54 90 40 ou 06 60 99 49 99.

SAINTE-FOY-LA-GRANDE : du lundi 8 au samedi 13 juillet 2013. Les Reclusiennes explorent les questions soulevées par le géographe anarchiste Élisée Reclus (1830-1905) à la lumière du présent. En 2013, c’est la question du vote qui sera abordée. Les Reclusiennes sont organisées par l’association Cœur de Bastide avec plusieurs partenaires. Sainte-Foy-la-Grande (Gironde) est le lieu de naissance d’Élisée Reclus. Au programme : ateliers, conférences et débats, cinéma, concert, expositions, lectures, spectacle de rue, dégustation de vins…
Renseignements : téléphone 05 53 93 43 93, courriel info@lesreclusiennes.fr Sur Internet : http://www.scoop.it/t/les-reclusiennes

PUBLICATIONS

Les livres qui sont présentés dans La Feuille d’infos sont disponibles chez votre libraire préféré-e ou aux adresses parfois mentionnées. Seuls ceux qui sont suivis du logo CIRA peuvent être commandés à notre adresse (pensez aux frais de port).

ANTHROPOLOGIE. Professeur de sciences politiques et d’anthropologie à l’université de Yale (États-Unis), James C. Scott est spécialiste de l’Asie du Sud-Est. Il retrace l’histoire d’une vaste région montagneuse, Zomia, située entre la Birmanie, la Chine, le Laos et le Vietnam. Depuis deux millénaires, ses habitants refusent de se soumettre à l’État. Ils ont su mettre en place des stratégies pour refuser le travail forcé, l’impôt ou la conscription, préférant des formes d’auto-organisation. James C. Scott se situe dans la lignée de Pierre Clastres (1934-1977). Cet anthropologue et ethnologue a étudié les conceptions du pouvoir et de l’État dans les sociétés dites primitives, en particulier les Indiens Guayaki (Paraguay). Son œuvre la plus connue est La société contre l’État (1974). Dans Archéologie de la violence (1977), il explique comment la guerre était une façon de repousser la fusion politique, et donc d’empêcher la constitution d’États.
Zomia ou l’art de ne pas être gouverné par James C. Scott. Seuil, 2013. 544 pages. 27 euros. Archéologie de la violence : la guerre dans les sociétés primitives par Pierre Clastres. Nouvelle édition. Éditions de l’Aube, 2013. 75 pages. (L’Aube poche. Essais). 6,80 euros.

BOOKCHIN. Né à New York, Murray Bookchin (1921-2006) fut un théoricien de l’écologie sociale et du municipalisme libertaire. Après avoir eu des activités syndicales dans diverses branches de métiers, il a participé au mouvement de contre-culture des années 1960. En 1974, il fonde l’Institut pour une écologie sociale dans le Vermont. Il devient alors enseignant et participe à de nombreux colloques internationaux. Qu’est-ce que l’écologie sociale  ? est la traduction du premier chapitre de The ecology of freedom : the emergence and dissolution of hierarchy (1982). Depuis 1989, il a été réédité plusieurs fois chez ACL.
Qu’est-ce que l’écologie sociale ? Par Murray Bookchin. 4e édition. Atelier de création libertaire, 2012. 54 pages. 6 euros. CIRA

COMMUNISME. Professeur de civilisation allemande, Jacques Grandjonc est l’auteur d’une analyse historique de la question sociale et des termes qui s’y rapportent. Il étudie l’origine et le développement des termes « communiste », « communisme », « coopération », « socialisme », « mutualisme »… Il s’appuie sur des textes écrits entre 1785 et 1842 par Restif de La Bretonne, Babeuf, Maréchal, Buonarotti, Owen, Considérant, Marx, Engels… Des auteurs qui voulaient transformer la société et qui étaient hostiles à la propriété privée.
Communisme-Kommunismus-Communism : origine et développement international de la terminologie communautaire prémarxiste des utopistes aux néo-babouvistes, 1785-1842 par Jacques Grandjonc. Éditions des Malassis : éditions des Équateurs, 2013. 656 pages. 32 euros.

LITTÉRATURE PROLÉTARIENNE. En septembre 2012, le Centre d’études supérieures de la littérature et la Ville de Sens, dans l’Yonne, organisaient un colloque international intitulé La littérature prolétarienne aux XIXe et XXe siècle. Les intervenants se sont intéressés à ces textes qui parlent du monde du travail à la campagne et à la ville et qui sont écrits par les employés, les paysans et les ouvriers eux-mêmes. Les auteurs de la région de Sens ont été évoqués, notamment le poète et chansonnier Savinien Lapointe (1812-1893) et le poète ouvrier André Gateau.
La littérature prolétarienne aux XIXe et XXe siècle : actes du colloque de Sens. Vaillant, 2013. 200 pages. 18 euros.

MUSIQUE. En 1948, le compositeur anarchiste américain John Cage (1912-1992) donnait une conférence à New York. Il y racontait son itinéraire et ses influences. Tenté d’abord par l’architecture, il se tourne ensuite vers la peinture et la musique. L’éventail de ses références est énorme : la danse moderne, le jazz, le futurisme italien, les rites des Indiens Navajo... Sa théorie de la musique est tirée de son expérience.
Confessions d’un compositeur = A composer’s confessions par John Cage. Allia, 2013. 48 pages. (Petite collection). Textes anglais et français en tête-bêche. 6,20 euros.

ROORDA. Henri Roorda (1870-1925) est un pédagogue libertaire suisse, disciple d’Élisée Reclus, qui enseigna à l’École Ferrer de Lausanne. Ce professeur de mathématiques était aussi écrivain et humoriste. Après des ouvrages de pédagogie et des articles anarchistes, il publie régulièrement dans la presse suisse. Il s’en prend aux usages sociaux. À prendre ou à laisser (1919) réunit le meilleur de ses paradoxes, jeux de mots au pied de la lettre et historiettes tendres et moqueuses. Les saisons indisciplinées est un recueil de chroniques hebdomadaires qu’il écrivait dans les journaux de Lausanne et de Genève. Il y est autant question de raclette que de fondue, des compagnies d’assurance que du système pileux, du droit de l’animal que de l’amour, des avions que des camions, de la combustibilité de la femme que du chat de l’auteur. De leur côté, les éditions Le Flibustier proposent quatre courtes pièces de théâtre écrites par Henri Roorda : Le Silence de la bonne, Un amoureux, Un beau divorce et La Ligue contre la Bêtise. Avec humour, il met en scène des hommes emplis de belles et grandes idées qui se heurtent aux conventions sociales et à leurs propres contradictions.
À prendre ou à laisser : le programme de lecture du professeur d’optimisme par Henri Roorda. Mille et une nuits, 2012. 248 pages. (La petite collection ; 612). 5 euros. Les saisons indisciplinées par Henri Roorda. Allia, 2013. 448 pages. 20 euros. La Ligue contre la bêtise ; et autres fantaisies théâtrales par Henri Roorda. Le Flibustier, 2012. 146 pages. 11 euros. CIRA

VICTOR SERGE. Victor Serge (1890-1947) est né à Bruxelles dans une famille d’exilés anti-tsaristes. Rédacteur à L’Anarchie, il est emprisonné à la suite du procès de la « Bande à Bonnot ». Il rejoint la Russie à l’annonce de la révolution. Membre de l’opposition de gauche du parti bolchevique, il connaît la prison puis la relégation. Expulsé d’URSS après des années d’interventions de militants et d’écrivains, il revient à Bruxelles en avril 1936. Réfugié à Marseille en 1940, il rejoint l’année suivante le Mexique. Il est l’auteur de nombreux romans et essais dans lesquels il dénonce le totalitarisme et s’interroge sur le stalinisme. Claudio Albertani et Claude Rioux ont réuni et présentent l’intégralité des carnets de Victor Serge écrits entre 1936 et 1947. On y retrouve ses qualités d’écrivain et l’originalité de ses idées politiques.
Carnets : (1936-1947) de Victor Serge. Agone, 2012. 835 pages. (Mémoires sociales). 30 euros. CIRA

VULGARISATION. Édouard Jourdain, docteur en études politiques, a précédemment publié deux ouvrages sur Proudhon. En 128 pages, il tente de présenter la variété et la richesse des idées et pratiques anarchistes à travers l’histoire. Il s’intéresse aussi à des courants plus ou moins proches de l’anarchisme. Il aborde les théories actuelles (postanarchisme, dialogue avec le libéralisme et le marxisme, l’anarchisme écologiste, l’économie participaliste…) ainsi que les pratiques d’aujourd’hui : (municipalisme libertaire, zones autonomes temporaires, altermondialisme et autogestion).
L’anarchisme par Édouard Jourdain. La Découverte, 2013. 125 pages. (Repères ; 611. Sciences politiques, droit). 10 euros.

PRESSE

AG. N° 3, 2012. 284 pages. 25 euros. Des universitaires travaillant sur l’œuvre du dramaturge anarchiste Armand Gatti réalisent la revue annuelle AG, Cahiers Armand Gatti. Ce numéro a pour titre La traversée des langages. C’est le nom d’un cycle d’une quinzaine de pièces, paru aux éditions Verdier, écrit par Armand Gatti depuis 1995, et qui a comme fil conducteur la résistance menée par Jean Cavaillès (1903-1944), à la croisée des langages de la science, de la philosophie et de la poésie. Ce dossier est suivi d’articles d’actualité. La revue propose de nombreuses illustrations.
Adresse : La Parole errante, 9 rue François Debergue, 93100 Montreuil (tél. : 01 48 70 00 76 ; courriel : doc@laparole-errante.fr). L’abonnement à la revue annuelle est de 35 euros pour deux numéros et de 50 euros pour trois numéros (chèque à l’ordre de La Parole errante). Sur Internet : http://www.armand-gatti.org
La traversée des langages par Armand Gatti. Verdier, 2012. 1344 pages. 42 euros.

L’ÉCHAUDÉE. No 2, automne-hiver 2012. 57 pages. 7 euros. Cette nouvelle revue se place dans la continuité de Oiseau-tempête qui publia treize numéros entre 1997 et 2006. On peut y lire des textes de critique sociale, de la poésie et l’éloge de l’utopie. Au sommaire de ce numéro : les indignés américains par Ken Knabb, la classe dirigeante chinoise par Charles Reeve, David Goodis par Alain Jaubert, Ricardo Flores Magón par Americo Nunes, des aphorismes de Jimmy Gladiator, des dessins d’Anne Van der Linden…
Adresse : L’Échaudée, c/o Ab irato, 6 rue Boulle, 75011 Paris (courriel : abirato@internetdown.org. L’abonnement est de 25 euros pour trois numéros (chèque à l’ordre de Ab irato). Sur Internet : http://abiratoeditions.wordpress.com/